Damien, étudiant. Je parle de séries en me prenant beaucoup trop au sérieux.

mardi 14 janvier 2014

[PILOT] True Detective


TRUE DETECTIVE - CRÉE PAR NIC PIZZOLATTO – ETATS-UNIS – HBO - TOUS LES DIMANCHES DEPUIS LE 12 JANVIER

Il y a quelques jours on fêtait les 15 ans de la diffusion du pilot de The Sopranos sur HBO, une série (que je n’ai toujours pas vu) qui est reconnue comme l’élément déclencheur de la « Révolution du Câble » aux Etats-Unis (même si HBO avait déjà produit des séries avant). On sait tous ce que cette révolution a apporté à la télévision : des personnages ambivalents, des intrigues lentes et contemplatives, pas de censure, des saison plus courtes etc. On a eu plusieurs anti-héros au centre de séries dramatiques au cours de ces dernières années (Breaking Bad, The Shield, Dexter…), puis ces derniers temps, c’est les femmes qui ont eu tendance à prendre leur place au centre des séries du câble (Homeland, Nurse Jackie, Shameless, Girls, voire même Orange Is The New Black si on inclut Netflix). On a pu voir des femmes fortes mais aussi remplies de défauts au centre de productions, un vent de fraicheur.


Mais voilà, il semblerait que l’anti-héro n’ait pas encore dit son dernier mot. Pourtant après les très-bof Ray Donovan et Low Winter Sun, on avait l’impression que le genre était terminé, qu’il fallait passer à autre chose. Mais avec True Detective¸ le créateur Nic Pizzolatto arrive quand même à nous offrir une œuvre intéressante et qui ne sente pas lé réchauffé. Déjà avant même de voir un seul épisode, il y a plusieurs facteurs qui font que cette série n’est pas vraiment comme les autres à la télé US. Tous les épisodes sont écrit par Pizzolatto, au lieu d’un pool d’auteurs qui travaillent en équipe et écrivent les épisodes à tour de rôle, et ils sont tous réalisés par le même homme, Cary Fukunaga. C’est donc censé promettre beaucoup de cohérence et de continuité stylistique entre les épisodes. En plus de cela, la série adopte un format d’anthologie à la American Horror Story¸ avec des personnages différents et une toute nouvelle intrigue en saison 2 (si saison 2 il y a). Ça nous permet d’être rassurés quant à sa capacité à se renouveler (évitant une situation à la Homeland) et à ne pas lasser le téléspectateur.

Du coup, la narration de la série est déjà fermée dès le premier épisode. On suit deux policiers interprétés par Woody Harrelson et Matthew Matthew McConaughey lors d’une enquête qui s’étend sur 17 avec toutes les conséquences sur leur vie personnelle qui s’en suivent. Dès ce pilot on voit donc les deux protagonistes à la fois au début de leur enquête en 1995, et en 2012 lorsqu’ils sont interrogés sur les évènements passés (les raisons de ces interrogatoires sont distillées en partie au cours de l’épisode et le seront surement tout au long des 8 épisodes que compte la première saison). La narration du pilot est d’ailleurs vraiment contemplative à l’extrême. Rarement j’ai vu une heure de télévision avec aussi peu d’intrigue tout en restant quand même super riche et passionnante.  Car True Detective est du coup une série qui demande beaucoup d’attention afin d’être complètement appréciée, tout est plus ou moins sous-entendu, le téléspectateur doit lui-même reconstituer les morceaux d’informations sur la personnalité et le passé des deux héros çà et là, et finalement c’est là que réside le mystère de la série, bien plus que de savoir qui est le tueur. 

A l’écriture méticuleuse s’ajoute une réalisation hyper soignée qui met parfaitement en image l’ambiance pesante des paysages de Louisiane. C’est un donc un premier épisode très prometteur, vivement la suite !  

NOTE : 9/10.

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