TRUE DETECTIVE - CRÉE PAR NIC PIZZOLATTO – ETATS-UNIS – HBO - TOUS LES DIMANCHES DEPUIS LE 12 JANVIER
Il y a
quelques jours on fêtait les 15 ans de la diffusion du pilot de The Sopranos sur HBO, une série (que je
n’ai toujours pas vu) qui est reconnue comme l’élément déclencheur de la
« Révolution du Câble » aux Etats-Unis (même si HBO avait déjà
produit des séries avant). On sait tous ce que cette révolution a apporté à la
télévision : des personnages ambivalents, des intrigues lentes et
contemplatives, pas de censure, des saison plus courtes etc. On a eu plusieurs
anti-héros au centre de séries dramatiques au cours de ces dernières années (Breaking Bad, The Shield, Dexter…),
puis ces derniers temps, c’est les femmes qui ont eu tendance à prendre leur
place au centre des séries du câble (Homeland,
Nurse Jackie, Shameless, Girls, voire même Orange
Is The New Black si on inclut Netflix). On a pu voir des femmes fortes mais
aussi remplies de défauts au centre de productions, un vent de fraicheur.
Mais voilà, il
semblerait que l’anti-héro n’ait pas encore dit son dernier mot. Pourtant après
les très-bof Ray Donovan et Low Winter Sun, on avait l’impression
que le genre était terminé, qu’il fallait passer à autre chose. Mais avec True Detective¸ le créateur Nic
Pizzolatto arrive quand même à nous offrir une œuvre intéressante et qui ne
sente pas lé réchauffé. Déjà avant même de voir un seul épisode, il y a
plusieurs facteurs qui font que cette série n’est pas vraiment comme les autres
à la télé US. Tous les épisodes sont écrit par Pizzolatto, au lieu d’un pool
d’auteurs qui travaillent en équipe et écrivent les épisodes à tour de rôle, et
ils sont tous réalisés par le même homme, Cary Fukunaga. C’est donc censé
promettre beaucoup de cohérence et de continuité stylistique entre les
épisodes. En plus de cela, la série adopte un format d’anthologie à la American Horror Story¸ avec des
personnages différents et une toute nouvelle intrigue en saison 2 (si saison 2
il y a). Ça nous permet d’être rassurés quant à sa capacité à se renouveler
(évitant une situation à la Homeland)
et à ne pas lasser le téléspectateur.
Du coup, la
narration de la série est déjà fermée dès le premier épisode. On suit deux
policiers interprétés par Woody Harrelson et Matthew Matthew McConaughey lors
d’une enquête qui s’étend sur 17 avec toutes les conséquences sur leur vie personnelle
qui s’en suivent. Dès ce pilot on voit donc les deux protagonistes à la fois au
début de leur enquête en 1995, et en 2012 lorsqu’ils sont interrogés sur les
évènements passés (les raisons de ces interrogatoires sont distillées en partie
au cours de l’épisode et le seront surement tout au long des 8 épisodes que
compte la première saison). La narration du pilot est d’ailleurs vraiment contemplative à l’extrême. Rarement j’ai
vu une heure de télévision avec aussi peu d’intrigue tout en restant quand même
super riche et passionnante. Car True Detective est du coup une série qui
demande beaucoup d’attention afin d’être complètement appréciée, tout est plus
ou moins sous-entendu, le téléspectateur doit lui-même reconstituer les
morceaux d’informations sur la personnalité et le passé des deux héros çà et
là, et finalement c’est là que réside le mystère de la série, bien plus que de
savoir qui est le tueur.
A l’écriture
méticuleuse s’ajoute une réalisation hyper soignée qui met parfaitement en
image l’ambiance pesante des paysages de Louisiane. C’est un donc un premier
épisode très prometteur, vivement la suite !
NOTE : 9/10.
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