Damien, étudiant. Je parle de séries en me prenant beaucoup trop au sérieux.

lundi 20 janvier 2014

[PILOT] Looking


LOOKING - CRÉE PAR MICHAEL LANNAN – ETATS-UNIS – HBO - TOUS LES DIMANCHES DEPUIS LE 19 JANVIER (LES LUNDIS SUR OCS CITY)

Ça fait presque dix ans qu’une série majeure dont le cast est composé quasi-uniquement de personnages homosexuels n’avait pas été diffusée à la télévision américaine. Il y a bien eu quelques projets mineurs et passés quasiment inaperçus, comme DTLA diffusée en 2012 sur la chaine Logo (chaine LGBT la plus importante aux USA), mais depuis Queer as Folk,  lancée par Showtime en 2000, rien de vraiment relativement grand public. The New Normal sur NBC avait un couple gay au centre de son intrigue mais la série ne traitait pas vraiment d’homosexualité, et surtout ne s’intéressait pas à des personnages auxquels on peut facilement s’identifier.

Ici, on est sur HBO, donc pas totalement une chaîne grand public, mais une chaîne qui dispose d’importants moyens pour promouvoir ses programmes et surtout en faire parler sur internet et dans la presse. Adaptée d’un court métrage réalisé en 2011 par  le créateur de la série, Michael Lannan, Looking souffre de la comparaison d’un côté avec Queer as Folk et de l’autre avec sa compagne de programmation, Girls, ce qui devient problématique quand on veut parler de la série, et surtout franchement frustrant. J’ai rien contre Queer as Folk (j’en ai vu aucun épisode en fait) mais elle date déjà de il y a plus de 10 ans, et la société a beaucoup changé depuis, c’est donc quasi-nécessaire de voir une série comme Looking arriver sur nos écrans aujourd’hui. Quant à la comparaison avec Girls, je ne vois pas vraiment comment on peut la justifier, autrement que par le format et la chaine qui la diffuse, tant cette dernière est imprégnée du style particulier de sa créatrice Lena Dunham.

En 30 minutes, le pilot fait du bon boulot en tant qu’épisode servant principalement à mettre en place une situation, nous présenter des personnages et nous présenter les enjeux de la série, ou du moins de la première saison. On sait que Patrick (Jonathan Groff, vu à la télé dans Glee et Boss) cherche l’amour sans grand succès, que Dom (Murray Bartlett) enchaine les conquêtes et cherche principalement à chercher un but dans la vie, et qu’Augustin (Frankie J. Alvarez) s’apprête à emménager avec son petit-ami sans vraiment savoir s’il en a vraiment envie. Ce sont des situations qui parlent à beaucoup de monde et pas seulement aux homos. Ce qui frappe le plus dans ce premier épisode, c’est à quel point la place importante des réseaux sociaux et des sites de rencontre y est retranscrite. Patrick est inscrit sur OkCupid et même si il en rigole avec son collègue à un moment, on voit bien qu’il prend ça très au sérieux. Dom, lui, stalke son ex sur Facebook, ce qui développe une sorte de complexe d’infériorité quand il voit que sa vie professionnelle stagne alors que son ex se fait des tonnes de fric en vendant des appartements à Los Angeles. Là encore, des situations auxquelles on s’identifie bien.

Des personnages secondaires sympathiques commencent déjà à émerger, notamment Doris (Lauren Weedman), la colocataire de Dom, qui a une discussion avec lui au petit déjeuner très drôle, un temps fort de l’épisode. Autre temps fort, la rencontre dans le métro entre Patrick et un apprenti-coiffeur, qui donne une des scènes où le jeu d’acteur est le plus convaincant. Il y a aussi quelques moments proprement gênants, un ingrédient indispensable de toute dramédie qui se respecte. Ce qui prouve aussi que la série n’a pas peur de mettre mal-à-l’aise et de nous confronter à ces situations qu’on a tous vécus.


Looking n’est donc pas une série sur l’homosexualité mais une série générationnelle, un peu comme Girls, sauf qu’ici, au lieu de nous montrer la vie de Brooklyniennes qui ont la vingtaine, on a la vie d’hommes qui sont plus vieux (mais ne sont pas forcément plus avancé dans la vie, juste plus désespérés et pragmatiques, ce qui est peut-être la seule conclusion qu’on peut faire en comparant les deux séries) et vivent à San Francisco. C’est une série qui, comme dirait Lena Dunham, se considère comme « une voix d’une génération ».

NOTE : 8,5/10. 

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