TOP OF THE LAKE - CRÉE PAR JANE CAMPION ET
GERARD LEE – AUSTRALIE / ROYAUME-UNI / ETATS-UNIS – SUNDANCE CHANNEL / BBC TWO
/ UKTV - TOUS LES LUNDIS DEPUIS LE 18 MARS
La
réalisatrice et scénariste Oscarisée Jane Campion fait son retour à la
télévision (depuis 1985) avec cette
mini-série coproduite par l’Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où
elle a été diffusée en premier. Top Of The Lake est bien une
mini-série, en sept épisodes, il ne faut donc pas prendre ce premier épisode
comme un pilot, mais comme la première heure d’un film qui en dure sept (ouch).
Cette première
partie, la seule que j’ai vue pour l’instant en fait, place le décor : une
petite de Nouvelle-Zélande, entourée de montagnes, avec son lac (j’irai pas
jusqu’à dire qu’on se croirait dans Les
Revenants, même si), et ses personnages bien particuliers. Et au-delà de
l’intrigue principale, on passe ce premier épisode à découvrir les personnages
qui peuplent la ville, notamment deux groupes de personnes totalement opposés.
On a d’un côté une communauté de femmes dirigé par l’énigmatique GJ (Holly
Hunter), qui vivent dans des containers au bord du lac, et qui veulent se
reconstruire auprès de ce guide spirituel. De l’autre côté, on a la version
néo-zélandaise du redneck machiste et violent, que sont Matt Mitcham (Peter
Mullan) et ses deux fils. La série commence par le plan intriguant d’une jeune
fille de 12 ans qui marche vers l’eau glacée du lac, se laissant submerger
jusqu’à la poitrine. On découvre plus tard que cette jeune fille, Tui, est
enceinte. On découvre ensuite le personnage principal de cette série,
l’inspecteur Robin Griffin (jouée par Elisabeth Moss), qui est en congé dans la
ville pour s’occuper de sa mère malade, et qui donc va être appelée pour
enquêter sur le viol de la jeune fille.
La série prend
son temps pour nous présenter les personnages, l’intrigue, le cadre, dans un
ton très descriptif. On a parfois l’impression que Top Of The Lake est l’adaptation fidèle d’un roman, alors qu’il n’en
est rien, cette histoire a été écrite pour la télévision. C’est assez
déroutant, mais c’est aussi ce qui rend cette mini-série tellement unique et
captivante.
Et la série a
aussi beaucoup à dire sur la condition des femmes dans cette société rurale, et
la société tout court en fait. De la façon dont est traité Robin par ses
collègues, aux réactions de son entourage face à la grossesse de Tui, en
passant par le passé des femmes qui vivent avec GJ, on voit bien que Jane
Campion veut faire de Top Of The Lake une
œuvre féministe. On voit que la question de la culture du viol est posée. On
voit des personnages féminins « victimes » des agissements des
hommes. Pour l’instant, ça me semble n’aller que dans un sens, les hommes ont l’air
forcément mauvais, les femmes forcément victimes. C’est peut-être la partie la
plus intéressante de cette mini-série, un sujet compliqué à évoquer. Il faudra
voir ce que Jane Campion en fera ultérieurement dans la série.
NOTE :
9/10.
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