VIKINGS - CRÉE PAR MICHAEL HIRST – IRLANDE / CANADA / ETATS-UNIS
- HISTORY - TOUS LES DIMANCHE DEPUIS LE 3 MARS
Vikings est un
succès là où on l’attendait pas, lancée Dimanche dernier et recueillant 8
millions de téléspectateurs sur History Channel, en partie grâce à sa place sur
la grille juste après le super-hit The Bible et ses 13 millions de curieux,
lancé juste avant.
Une grosse
soirée pour la chaine donc, qui s’est placée première chaine, câble et networks
compris, en nombre de téléspectateurs sur toute la soirée. Et pourtant Vikings
est une série qui n’a quasiment pas fait parler d’elle dans les communautés
sériephiles, contrairement aux séries de networks qui ont débarqué à la
mi-saison (Zero Hour, Cult, et Red Widow en tête). Mais voilà, alors que toutes
les nouveautés des networks se sont ramassées (à part The Following), History, « petite
chaine » novice dans le domaine des séries scriptées, arrive à lancer deux
hits le même soir. Et ça ne date pas d’aujourd’hui, mais de quelques mois,
puisqu’en Mai dernier la chaine diffusait la mini-série en 3 épisodes Hatfields
and McCoys, programme de fiction le plus regardé de 2012 et qui a depuis gagné
5 Emmys. Une fois de plus donc, les networks se retrouvent totalement dépassés
par plus petit et plus agressif qu’eux. Mais qualitativement, est-ce que ça
tient la route ?
Ne connaissant
la civilisation Viking que par Astérix et le Puy du Fou, je dois dire que je ne
suis pas le plus apte à juger ou non la véracité historique de la chose. Tout
de même, j’ai quand même une vague image de ce à quoi ressemble des vikings
dans ma tête, et la façon dont la série les dépeint y est assez fidèle. On est
donc bien dans le cliché et l’imagerie populaire : des hommes virils aux
cheveux longs qui se battent, une culture globalement violente et rustre où
même les femmes sont des guerrières, des bateaux, un climat froid… On a aussi
des personnages qui parlent Anglais parmi la quasi-totalité de l’épisode (à
part pour les 3-4 premières répliques qui sont dans la langue des Vikings). C’est
un choix étonnant, car on peut comprendre que la série soit tournée en Anglais,
pour faciliter la compréhension, ça ne remet pas en cause la véracité
historique, ça place juste un genre de filtre par rapport à l’histoire. Mais le
fait de mélanger deux langues est par contre un peu étrange.
Globalement
oui, la série, créée par Michael Hirst, à qui on doit The Tudors, est là où l’on
attend, est-ce la vérité historique ? J’en sais rien, mais elle veut en
tout cas raconter une histoire vraie : celle du héros viking Ragnar Lodbrok
(Travis Femmel) qui veut partir à la découverte de nouvelles terres à l’ouest,
et qui se heurte notamment au désaccord du chef Jarl Haraldson (Gabriel Byrne,
vu dans In Treatment). Voilà autour de quoi la série semble tourner, une lutte
de pouvoirs.
L’atmosphère
glacial des paysages est très bien retranscrite, c’est plutôt beau et bien
réalisé, et ce dès la scène d’ouverture. Une première scène qui laisse
entrevoir des éléments surnaturels, où après une bataille les corps sont emmenés
au ciel par des esprits. Un côté fantastique qui n’est pas sans rappeler Game
Of Thrones, on retrouve d’ailleurs les corbeaux. Vikings a aussi des
similitudes avec Spartacus, dans la façon de filmer les combats, mais ceci de
façon beaucoup plus sobre et moins gore. Voilà à quoi fait penser cette série,
qui semble vouloir surfer sur la vague de ces deux dramas populaires.
Dans
le pilot on découvre donc les relations qu’entretient Ragnar avec son fils, qu'il initie à devenir un homme, sa femme, et le chef du clan Jarl, à qui il ose s’opposer.
L’épisode n’est pas très rempli, on est dans un rythme typique de série câblée,
de ce côté-là la série lorgne du côté d’Hell On Wheels, mis à part le héros, il
est difficile de s’attacher aux personnages, qui ne montrent pas vraiment grand-chose
d’intéressant pour l’instant, tout cela reste à découvrir, il est totalement
compréhensible que la série prenne son temps. C'est quand même bien plus rythmé que Hell On Wheels. Mais voilà, je trouve que le potentiel
de la série existe, ne serait-ce que par l’originalité du propos.
NOTE :
7/10.
Bon, deuxième tentative. Espérons la dernière - je prends quelques précautions quand même (vive le copier/coller).
RépondreSupprimerBref, bonsoir.
Je tiens à préciser que j'ai vu les deux premiers épisodes de Vikings donc peut-être que je pourrai parler de choses qui t'échapperont (ne te penses pas bête dans ce cas-là, huhuhu) mais je vais essayer au maximum de limiter mon avis au pilot.
Comme je suis une grosse larve, je vais juste reprendre point par point tes arguments.
"Ne connaissant la civilisation Viking que par Astérix et le Puy du Fou" - j'avais envie de commencer par un hors-sujet. LE PUY DU FOU, LE PARC D'ATTRACTIONS LE PLUS CHIANT DU MONDE. J'ai failli me laisser dépérir par ennui au moins un milliard de fois.
"On est donc bien dans le cliché et l’imagerie populaire : des hommes virils aux cheveux longs qui se battent, une culture globalement violente et rustre où même les femmes sont des guerrières, des bateaux, un climat froid…" Exactement. Si on peut passer au dessus des caricatures vikings, l'ambiance est assez cool.
"(...) elle veut en tout cas raconter une histoire vraie : celle du héros viking Ragnar Lodbrok (Travis Femmel) qui veut partir à la découverte de nouvelles terres à l’ouest, et qui se heurte notamment au désaccord du chef Jarl Haraldson (Gabriel Byrne, vu dans In Treatment). Voilà autour de quoi la série semble tourner, une lutte de pouvoirs." Là, j'ai beaucoup de choses à dire. Pour moi, la tension narrative repose sur "va-t-il réussir à partir ?". Étant donné le format (55min, je crois), c'est un peu léger. On tente de nous montrer que l'on est à l'aube d'une Histoire avec un grand H, d'un événement déterminant sans toutefois y être encore. On nous promet du grand mais pour plus tard. Une sorte de préquelle donc. Sauf que le genre du préquelle demande soit un intérêt pour l'histoire, un attachement pour les personnages OU une histoire que tout le monde connaît. Or, comme tu le dis, peu de personnes sont familières de ce peuple et de son histoire. Donc c'est un peu raté. Résultat, on est un peu frustré de se savoir au début de quelque chose de grand sans y être, sans savoir quoi que ce soit. On sent que rien n'arrive (ou pas assez vite), qu'on est pris pour des ignorants (ce que nous sommes mais c'est tout de même désagréable).
Gabriel Byrne que j'avais adoré dans In Treatment est dans jeu plat et prévisible.
"L’atmosphère glacial des paysages est très bien retranscrite, c’est plutôt beau et bien réalisé, et ce dès la scène d’ouverture." Je suis d'accord. C'est beau, propre, honnête.
"Une première scène qui laisse entrevoir des éléments surnaturels, où après une bataille les corps sont emmenés au ciel par des esprits." Je suis d'accord également et je rajoute que c'est totalement normal vu que la série est inspirée d'une demie-légende.
"Un côté fantastique qui n’est pas sans rappeler Game Of Thrones, on retrouve d’ailleurs les corbeaux." Pour citer quelqu'un que tu connais bien : "unfollow bye" Vikings n'effleure même pas de loin la subtile et complexe Game of Thrones. Et les corbeaux ? Argument creux. Il y a des corbeaux dans Six Feet Under également et la comparaison s'arrête là.
RépondreSupprimer"Vikings a aussi des similitudes avec Spartacus, dans la façon de filmer les combats, mais ceci de façon beaucoup plus sobre et moins gore." Je suis déjà un peu plus d'accord. Comme Spartacus, le début est chiant, long. On sent qu'on est à l'aube de l'histoire passionnante et on attend.
"Voilà à quoi fait penser cette série, qui semble vouloir surfer sur la vague de ces deux dramas populaires." C'est revendiqué :)
"Dans le pilot on découvre donc les relations qu’entretient Ragnar avec son fils, qu'il initie à devenir un homme, sa femme, et le chef du clan Jarl, à qui il ose s’opposer." Comme la trame est un peu légère, ils essaient de s'attarder sur les liens entre les personnages. Le problème, c'est que, comme tu le dis, en 55 min, aucun personnage ne soulève un gramme d'intérêt ou d'affection. C'est quand même vachement con pour un pilot qui se repose sur ces liens.
"L’épisode n’est pas très rempli, on est dans un rythme typique de série câblée, de ce côté-là la série lorgne du côté d’Hell On Wheels" Haha, là, pour moi, j'entends "C'est chiant." Hell on Wheels, c'est typiquement la série bien jouée, bien réalisée, bien écrite, bien tout mais chiante à mourir. Et c'est vrai qu'il y a beaucoup de longueurs inutiles, de scènes qui ne riment à rien (ou pas grand chose).
"Mais voilà, je trouve que le potentiel de la série existe" Oui, on nous fait la promesse de quelque chose de grandiose derrière. Le prologue d'une grande Histoire. Le potentiel existe bel et bien. Pour l'instant, c'est honnête, efficace. Sans être transcendant.
Bon, j'arrête de parler. Je me suis quand même beaucoup retenue - comme tu te doutes, tu sais que je peux partir loin dans les analyses.
TCHOU